Ce matin,la nouvelle ne laisse personne indifférent, Fidel Castro est mort.L'atelier d'écriture de l'urbaine de poésie a consacré une partie de son temps à l'écriture d'un texte libre en vers ou en prose, récit, écrit journalistique. Les participants ont choisi la poésie en prose. Les textes seront publiés sur urbainedepoesie2.overblog.com
Tombeau pour Fidel Castro
Sa part de vérité est peut-être son ombre
des paroles fascinées au reflet de son ombre
Il n'est plus qu'une part de l'ombre de nous-mêmes
à l 'abri du grand soleil de la Révolution
Comment un homme devient ce héros collectif adulé et craint
ficelant une société de misère de bordels qui lui lègue les mots de la multitude
comment l'espérance de liberté se noie pour finir
en mascarade dans l'ombre de l'ombre d'une seul
le peuple devenu faction foule la mémoire livrée
aux nouveaux chapitres d'une épopée sans rêve
l'utopie jetée en prison
L'homme est ainsi qu'il a besoin de guide d'être subjugué
de paroles de discours fleuves
où il peut marcher sans penser par lui-même
puisque l'on parle et pense pour lui
n'être qu'un grain de sable sur l'immense plage
des idéologies castratrices
Et le peuple accompagne son leader Maximo
s'identifie à son ombre charismatique
sous le soleil la pluie la trique
Le peuple entend plus qu'il n'écoute
les discours-fleuves du Leader Maximo
qu'importe demain et le ressac des mots en déroute
le peuple est bercé de salves dialectiques
enivré de syntaxe
Puis tout ce découd à force de temps
la Révolution s'endort sur les paillassons
la caste au pouvoir oublie sa promesse
des matins bleus
la grangrène bureaucratique avance ses pions
le goût de liberté prospère à l'ombre de l'ombre
La Révolution s'accoquine au marché au libre-échange
la prostitution réinvestit les rues
Ne restera que l'absence des anges
des cendres et des larmes
face à l'idole dissoute
le catafalque désuet tristement triste
des idées mortes d'un espoir avorté
sur le front de la fraternité inachevée
Sa part de vérité est peut être notre propre ombre
une ébauche de l'ombre
sans dieu ni maître à penser
un soupçon de l'ombre
où enfin la lumière recouvre l'humanité nue
où s'ouvrent les portes et les fenêtres
sur un monde défasciné
un monde sans béquille à la pensée
sans regard vers l'oubli
où les paroles respirent la liberté
un monde à inventer
Hasta la vista Fidel !
patrick pérezsécheret - copyright 25 novembre 2016