Copain c’était l’an de quel siècle déjà
cette rencontre avec Jean à Antraigues-sur-Volane
un vernissage au Podello clainton pain poilâne
saucisson et la nuit en robe couleur tisane
Copain
Copain tu manques au paysage
aux guéridons des bistrots de fortune
il semble que les saisons sont plus sages
les midis ont perdu leur saveur de prune
Copain on n’a pas eu assez de temps
pour devenir frères prose en sautoir
faire la révolution bon sang de bon sang
l’humaine condition sortir du noir
Copain
Copain portes-tu à présent la fourragère
au pays des poètes qui est le capitaine
y-a-til des Soviets et quelques lavandières
qui arrosent les plantes une fois par semaine
Copain juste un salut des serres cévenoles
je lève le poignet à ton nouveau destin
des airelles à la main et puis quelques girolles
et pour la soif une bouteille de vin
Copain
Copain comment dire autrement je t’aime
nous avions juste échangé des poignées de poèmes
quelques verres au bar des courants d’air
tes dessins sur la nappe nos coeurs ouverts...
13 juillet 2012, Antraigues, à Allain Leprest.