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journal des écritures

critiques d'art et littérature, humanisme et résistance, poésie, chansons

Les Mémoires de Jésus de Nazareth

Publié le 30 Mai 2018 par ruraledeprose

 

Avant-Propos de Patrick Pérez Sécheret

 

 

 

Un homme traverse le temps depuis plus de deux milles millénaires. Il serait né en janvier, 4 ou 7 ans avant notre ère chrétienne et non le 25 décembre. Il aurait passé son enfance à Nazareth. Cela coïncide avec l’époque de la fuite en Egypte avec ses parents, Marie et Joseph, qui se situe avant la mort du roi Hérode en – 4  lorsque ce dernier ordonne le Massacre des Innocents car, selon les prophéties, parmi eux serait le Messie.

Jean-Baptiste attend alors sur les bords de la Mer Morte sa venue, comme nombre d’Esséniens [Manuscrits de la Mer Morte], et oint à tour de bras dans le Jourdain.

Au mieux, pour enfoncer le clou si l’on peut dire, et selon la position des astres visibles à œil nu en ces temps-là [rapprochement de Jupiter et Saturne en – 7], Jésus serait mort sur la croix par asphyxie à l’âge de 36 ou 40 ans ou plus… Son père est charpentier et lui enseigne le métier mais ce Jésus adolescent s’intéresse au judaïsme échangeant avec les prêtres et les notables mais aussi les pauvres, les paysans de son entourage. Jésus aurait eu au moins deux frères, Jacques et Simon, selon les témoignages disponibles, évangiles et textes romains… Car à l’époque les familles sont nombreuses. Luc écrit qu’il est le premier né, ce qui suppose que Marie n’est pas vierge et l’imagerie symbolique de l’Immaculée est bien désuète, un conte pour enfants.

Il quitte tôt ses parents pour voyager, s’instruire et sans doute fréquente-t-il une école de thérapeutes à Alexandrie qui l’aidera plus tard pour ses « miracles », des guérisons affublées de paraboles. Cela représente un danger pour l’ordre romain et le pouvoir religieux. Certains auraient retrouvé même la trace de son passage en Inde où existerait un écrit le nommant Isa…

La question est posée de ce qu’il fit au sortir de l’adolescence et sa trentième année où il revient affirmant son ministère et prêche à la fois une doctrine moderne, réformant à minima le judaïsme, et s’inscrivant en toute chose au service des pauvres et pour la justice et le respect humain. Certains l’ont comparé au premier des communistes. Juif, circoncis, Jésus s’appuie sur la Tora. Il est peut-être rabbi et maître à la synagogue.

Vers sa trentième année, il revient en Palestine et se fait baptiser par Jean-Baptiste. Il habitera la grande ville de Capharnaüm au bord du lac Tibériade qui sera un lieu de prêche important. Il est entouré de femmes. Il rencontrera sans doute à la synagogue de Magdalena une certaine Marie-Madeleine. Il est vraisemblable qu’ils furent des amants.

Au Moyen-Orient, en Palestine, une forte tradition existe alors. L’oralité permet de transmettre des faits que d’autres consignent par écrit, en seconde main la plupart. Le témoignage de Marc semble le plus rapproché de la date de mise à mort de Jésus.

On le voit entreprendre Les Mémoires de Jésus dépend de l’Ordalie. En vérité, il n’est pas grand-chose de certifié sur sa vie. Aucun des Evangiles n’est de son temps vécu, aucun des rédacteurs ne l’a fréquenté de son vivant si l’on s’en tient aux dates aujourd’hui approchées. Ce sont des apologistes de son ministère en quelque sorte, ils font de la propagande. Ces mémoire de Jésus, envisagées ici, demeurent donc inconnues de tout un chacun et leur publication s’avère presque une imposture, au mieux une démystification d’apostolat tout comme du Concile de Nicée, en 325, qui affirme sans preuve que Jésus est Dieu. On tente d’unifier ainsi tous les courants chrétiens par le dogme comme Paul avant incita les chrétiens à rompre avec le judaïsme et d’en abandonner certaines contraintes.

Quand s’annonce Pâques et l’entrée de Jésus à Jérusalem des troubles à l’ordre public sont envisageables. L’idée de son royaume, et donc d’une prise de pouvoir, inquiète les pharisiens. Les romains n’aiment pas l’agitation générée par ces nouvelles idées.

Jésus, il est vrai, s’était fait provocateur au temple. Il affirma ses opinions et entama une sorte de chemin de croix avant l’heure qui du palais de Pilate le conduira au Golgotha, la colline du crâne, lieu des exécutions. Il traita les marchands du temple d’hypocrites, terme grec, Hypokritès, signifiant comédiens.

En vérité, cet homme aurait été acclamé en entrant à Jérusalem le dimanche dit des Rameaux mais qui peut en témoigner ? Ce fils de l’homme ira jusqu’au sacrifice, ses disciples s’interrogeront, les romains s’en laveront les mains. Jésus est alors un personnage de la Commedia dell Arte, déguisé en roi de fantaisie et moqué.

Que nous reste-t-il de ce frère mort sur la croix ? Pour les Chrétiens, le mercredi des Cendres, lendemain du Mardi-Gras, jour de pénitence et marquant le début du Carême où l’on prie, fait l’aumône, où l’on jeune en préparant Pâques, comme Jésus qui aurait jeuné 40 jours dans le désert, tout comme Moïse. A Mardi-Gras, on fait bombance sept jours et cela s’achève par un carnaval, ce jour des crêpes, les enfants s’affublent, se griment et quémandent des friandises…

Dans les églises chrétiennes, le prêtre trace une croix avec de la cendre sur le front des fidèles comme les jeunes filles à marier le faisaient avec un morceau de bois brûlé au feu de la Saint-Jean, avant, à l’époque païenne, pour choisir leur promis… D’un côté un symbole de mort, de l’autre celui de la vie et de l’amour.

Les églises ont adapté les paroles ou paraboles de Jésus, rapportées par des tiers, instauré un dogme irréfutable à leurs yeux : le fils de l’homme était Dieu lui-même mort pour racheter tous les péchés du monde et donc autoriser toutes les barbaries et persécutions faites en son nom.

Jésus reste le symbole de la révolution humaine des humbles, des écartés des fruits produits sur la terre par leurs mains, leurs cerveaux et accaparés par une poignée de nantis qui s’en partagent les bénéfices. Jésus demeure en peu de preuves, au-delà de la scolastique des religions, un passeur de possibles, un homme qui pour l’exemple, son amour pour ses prochains, consenti à son propre sacrifice pour l’humanité et ses droits à la justice, aux biens communs.

Les lecteurs comprendront ma démarche de simple poète et écrivain. A chacun de se révéler sa part de vérité et de ce qu’il attend de l’histoire de Jésus de Nazareth, d’en écrire, par sa propre vie dans le partage, la lucidité et l’amour d’autrui, les pages blanches et donc les reflets de sa propre conscience devant l’humanité toujours oppressée par des marchands du temple.

 

Patrick Pérez Sécheret

 

  • Suivront dans ce livre 30 pages blanches au moins… (Le concept de ce livre est de faire du lecteur un acteur qui écrit les pages suivantes sur un carnet intime).

 

  • En der de couverture avec son portrait :

Patrick Pérez Sécheret a déjà publié sur la question de Dieu et de Jésus, chez le même éditeur, dans Le[s] Personnage[s] : Chapitres Le Personnage de Dieu et Le Personnage de Jésus, qui complètent heureusement son approche de la spiritualité. L’auteur est avant tout un poète, avec une fulgurance retenue, une frénésie de fraternité. Il faudrait ajouter son ouvrage, à tirage limité dans une édition originale : L’Evangile impromptu, bilingue franco-espagnol, publié par l’urbaine de poésie. Un pied de nez salvateur à tous les tribunaux d’Inquisition, un Cantique des Cantiques moderne où l’amour est au zénith, l’avenir de notre monde.

L’auteur, né en 1951 à Paris, a publié plus de vingt livres de poésie, quatre romans et des nouvelles chez différents éditeurs dont Edilivre.

Copyright  2018 - patrick pérez sécheret et jean-jacques laigre.

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