Les souliers du malheur nous ont fait suffoquer des siècles interminables
chaque fois que nos poings ont décroché la lune
chaque fois que nous avons mis notre espoir en Commune
les puissants nous ont exilés fusillés au nom de saints retables
mais dans nos coeurs les souliers trottent encore
Chaque fois qu’un songe d’égalité à dresser la nappe rouge sur la table
conservateurs réactionnaires royalistes et fascistes
nous broyèrent les os et remis dans les chaines à suer à l’ouvrage
pour leurs profits majeurs jusqu’au sang de nos veines communalistes
mais dans nos coeurs les souliers trottent encore
Les souliers du malheur furent des temps négriers de Cotonou à Nantes
des tranchées de Verdun aux poteaux de Vincennes et de Chateaubriand
chaque fois que le droit affichait liberté sur les profits et les rentes
la réaction notable éclésiastique industrielle prenait le mord aux dents
mais dans nos coeurs les souliers trottent encore
Chaque fois sur l’espérance ils ont versé le sang et empli les prisons
torturés humiliés ceux qui croyaient à l’assaut des étoiles émancipatrices
chaque fois que les chants s’élevaient de concorde entre les nations
le capital en rut imposait du sang des larmes des camps des cicatrices
mais nos dans nos coeurs les souliers trottent encore
Les souliers sont usés à la corde mais l’idée de St-Just reste aurore
le bonheur est une idée neuve en Europe et Jaurès au coeur
nous marchons pour un temps fraternel solidaire à faire éclore
quelque chose de nouveau et d’humain qui vaincra le malheur
car dans nos coeurs les souliers trottent encore...