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journal des écritures

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Primaire à gauche : osera-t-on un printemps français?

Publié le 14 Janvier 2016 par ruraledeprose

Primaire à gauche : osera-t-on un printemps français?

Ne plus regarder les trains passer et prendre le chemin vers une destination à l'opposé de celle où souhaitons aller... Quand le champ est dévasté peut-être est-il grand temps de changer de conducteur et de locomotive...

On pourrait rêver encore un peu si Mélenchon ne fermait pas la porte. Mais, on l’aura saisi, cette primaire proposée par un appel de personnalités exclut les candidats socialistes devenus libéraux ou soutenant les orientations hollandaises et compagnie. Mais les candidats devront proposer autre chose que de vagues verbatim cinglants car le bilan est connu des français depuis 2012. Ils devront proposer donc un programme clair net et précis de rupture pour une alternative politique, économique, sociale et écologique, une alternative aux orientations actuelles libérales et de droite conduite par un président issu du parti socialiste et soutenu par celui-ci.

Une alternative aux mesures autoritaires, liberticides du pouvoir actuel et qui banalisent l’exception et l’arbitraire avec un mépris et une morgue soutenus vis-à-vis des voix qui s’élèvent contre lui.

Une alternative qui refonde la gauche sans le PS de gouvernement. Cela est indépassable car ce parti est politiquement mort dans sa version godillots du pouvoir moribond et dans sa version socialiste libérale. Rien de socialiste ou si peu a été fait pour les salariés, le monde du travail mais tout en revanche pour la finance, les banques, les grandes entreprises apatrides (notamment dans les paradis fiscaux).

Si la question du programme défendu par les candidats de la primaire à gauche n’intervient pas assez vite, la gauche n’aura pas le soutien indispensable des citoyens désabusés, trompés, désemparés, la gauche ne pourra pas proposer une alternative crédible, audible, et portée par ses composantes et bien au-delà. Crédible, audible ce qui suppose la clarté, l’engagement aux paroles données. Sans cela la gauche permettra à Hollande de poursuivre la démolition engagée de notre pays, au mieux de lui permettre en complicité de l’offrir en legs à la droite où avec son concours, de doper les fascistes.

L’histoire enseigne que nous pouvons faire autrement dans la diversité et le respect de chacun ou bien continuer jusqu’au désastre complet. Un regard sur la Pologne, la Hongrie, la Slovénie… est riche de signes annonciateurs. De même les violences organisées faites aux femmes à Cologne…

Seule une démocratie républicaine assumée et d’autres politiques économiques peuvent inverser la vapeur, redonner une espérance aux populations citoyennes. Peut-être faudrait-il que les citoyens s’emparent de cette primaire, portent la voix qui n’est pas celle des partis de la gauche et auxquels ils dénient de plus en plus le droit de parler en leur nom, mais lui disent qu’il faut aller en ce sens.

Le ferons-nous, nous les sans-parti et dont la voix porte peu jusqu’alors ? J’ai dit et écrit que j’étais prêt à cela notamment dans ma ville (relire mon blog notamment les propositions avancées) mais pour l’instant nous sommes quatre à cinq à peut-être envisager un groupe local de réflexion et d’action indépendant des partis, non cornaqué par eux, pour aller en ce sens. Il en faudrait partout…

Les grands moments de rassemblement comme en 2015, ceux d’après les attentats de novembre, ne doivent pas nous conforter en des espoirs sans lendemain. Beaucoup étaient Charlie, d’autres non mais chacun voulait dire à la fois sa colère, son incompréhension, son émotion au nom des valeurs de liberté, de respect de la vie humaine. L’émotion ne peut pas laisser place à de nouveaux repliements ni à la haine, ni à l’idée de vengeance.

Il faut à présent travailler non seulement à combattre bien évidemment les fanatiques, les terroristes, mais surtout pour faire germer une possibilité d’extension démocratique par un retour de la politique dans la Cité, dans le pays et au service du peuple et parmi lui de celles et ceux qui souffrent le plus des conséquences et surtout des causes de la vie difficile, du renoncement à une maîtrise économique sur les biens produits et les services rendus à la population.

Méfions-nous de ceux qui savent, de ceux qui diront qu’ils vont faire. Faisons-nous d’abord confiance et essayons de construire, avec cette primaire de la gauche, un renouveau républicain de la démocratie citoyenne.

Sans nostalgie du passé et pour ne plus regarder les trains passer et prendre une direction à l’opposé d’un destin commun partagé dans la justice, la solidarité, la liberté et la fraternité dans « un grand et beau pays » et dont nous sommes fiers de son histoire quelques que soient nos origines, nos convictions philosophiques ou religieuses.

14 janvier 2016

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