Il aurait bien voulu que dure un peu la vague
Les soleils émaillés sur les dunes mauves
Juste avant juste avant que l’amour se sauve
Ne reste au levant qu’une mauvaise blague
Comme il faut de l’ivraie séparer les blés
Adieu aux larmes
Il aurait bien voulu connaître davantage
Ce corps ces yeux au soir se dissipant
Juste encore caresser le songe en voyage
Des paumes des lèvres épeler le printemps
Comme l’oiseau chanter l’oiseau chanter
Adieu aux larmes
Voilà mais voilà le sort aux dés jeté
Balaie le présent des tendresses désuètes
Ne reste qu’un silence un manteau de miettes
Sur la rive où s’endort l’amour désassemblé
Du sable entre les doigts perdu
Adieu aux larmes
Il aurait bien voulu que dure la blessure
Les quolibets tout cons le quotidien banal
Juste avant le mouroir où se turent
Les sentiments d’avant la déchirure
Comme un bateau sans voile l’horizon tout nu
Adieu les larmes
Il aurait bien voulu vous aimer infiniment
Ses rêves dévoyés par le char de la mort
Vos naufrages inquiétants de l’enfance
Des fusées froides aux dents le mors
L’amour dressé telle une potence
Il aurait bien voulu il aurait bien voulu
Vous voici sectionné à jamais une ardoise
Où s’inscrit le présent sans passé composé
Une ruine du sens à quoi bon que toise
L’aurore sur des cœurs délavés
En semblant de bleu en semblant de bleu
Adieu aux larmes
Vous étiez vous étiez comme le soleil se grime
Comme le vent porte des simagrées
Le corps le cœur avec des rimes
Qui ne riment plus à rien sur la portée
La sol fa mi ré do il se ruine
D’espérer l’infiniment d’aimer
C’est comme cela la vie où aimer s’en va
Sans crier gare ni personne dans la cour
Pour lever le courrier le silence tout court
Abreuve les sillons d’aimer
Il vous a perdue d’amour
Il va vieillir sans rengaine sans recours
Adieu les larmes…
6 mars 2018 – copyright patrick pérez sécheret